Citation :
Il défend l'idée que la rue est un lieu de rencontre. C'est peut-être un lieu de rencontre pour lui ou d'autres mais pour plein de personnes c'est uniquement parce que prendre la voiture ou quelconque moyen de transport c'est galère et qu'on a pas tous un chauffeur privé.
Attendez les gars, vous avez zappé un élément clé de son argument, c'est le contexte, et la situation précaire des gens qui voient justement la rue comme le dernier lieu de rencontre libre et gratuit. Et aussi que ça reste le dernier lieu le plus "égalitaire" de rencontre, dans le sens ou il réuni le plus large panel de profil.
D'ailleurs c'est intéressante de rebondir sur ce que j'ai mis en gras dans ta remarque. C'est de sous entendre que les gens veulent créer de plus en plus de distance les uns avec les autres, créer des niches sociales, se fréquenter entre gens de même milieu, etc.
Au lieu de traiter les jeunes "défavorisés" ou les prolo inculte, ou encore les mecs avec un profil ethnique minoritaire, d'indésirable, de lourds, etc, avec condescendance et mépris, on pourrait essayer de les comprendre non? C'est notre peuple aussi, nos frères non?
Pour le moment je dirais qu'il y a rien d'étonnant d'observer des tensions et des retranchements dans des positions caricaturales. Si tu traites de minable ou que tu fais en sorte que les autres se sentent minable, il est plus que logique que ces derniers partent en couille à force de se faire accabler. j'espère que vous la voyez cette violence dans ce rapport, une violence perceptible que par l'analyse, donc difficile à mettre en évidence, et c'est ce qui fait d'elle une violence très oppressante.
Bref tout ça pour dire, c'est pas forcément les galériens qui arpentent les rues à la recherche d'un peu d'affection, y a aussi certain profil de travailleur qui vivent dans des studios exigue, et qui ont des salaires trop bas pour se permettre de fréquenter les lieux de rencontre.
Tout ces codes de merde sont des barrières pour filtrer la misère tout simplement, et cloisonner les miséreux dans une zone qu'on peut ressentir comme une prison sociale. C'est d'une extrême violence, et ça explique très bien la rage dans la forme de l'expression de ces gens (grossier, direct, intempestif et insistant). Rien d'étonnant quand on les regarde constamment de haut, et qu'on leur fait comprendre que leur destin est de pourrir dans leur ghetto et que l'affection c'est pas pour eux.
Ceci concerne en effet les gars, car les femmes, malgré toute ces conneries de féminisme, peuvent toujours rentrer dans les lieux brancher gratuitement. Suffit de se foutre un bout de tissu qui cache peut de chair, et tout à coup tout devient plus simple pour elles. (je parle des filles de quartier, et je le sais j'ai une cousine qui aujourd'hui mange dans de grand restaurant parisien avec des hommes d'affaire qataris, allemand, etc)